Questions du Regroupement Outaouais contre la guerre
Quelle est votre position sur le rapatriement d’Omar Khadr?
Omar Khadar doit être rapatrié immédiatement. Il est tout à fait inadmissible que le gouvernement fédéral de Stephen Harper soutienne les centres de torture américain tant à Cuba que partout dans le monde. Stephen Harper peut bien se dire le défenseur de la souveraineté canadienne mais la réalité est qu’il collabore activement à l’annexion militaire (et aussi politique et économique) du Canada aux États-Unis. Cette collaboration à l’annexion du Canada se traduit par le refus du premier ministre de se porter à la défense d’un canadien qui se trouve dans un centre de torture américain subissant un faux procès militaire contraire au droit international.
Quelle est votre position sur le retrait des soldats canadiens d’Afghanistan? (Quand devrait-il se faire? Quelles sont les conditions de ce retrait? Combien de temps cela prend-il pour opérer un tel retrait?)
Les soldats canadiens devraient être retirés d’Afghanistan immédiatement et inconditionnellement. Plutôt que de poursuivre une politique « d’imposition de la démocratie et de la paix », le gouvernement canadien devrait offrir son soutien au peuple afghan qui lutte pour sa souveraineté et également dédommager le peuple afghan pour toutes les souffrances découlant de l’invasion et l’occupation étrangère à laquelle participe l’armé canadienne. Les fauteurs de guerres impérialistes ne contribuent pas à la sécurité internationale, ils sont précisément la plus grande menace à la sécurité. Il est impératif que le Canada se dresse contre les dangers de guerres impérialistes. Pour cela, nous devons lutter pour défaire ce gouvernement en élisant un gouvernement anti-guerre.
Quelle est votre position sur les certificats de sécurité? (Pensez-vous que la sécurité nationale du Canada requière l’élimination des principes de base de la justice, tels le droit à un procès ouvert avec preuve à l'appui et surtout la possibilité d'être dûment représenté par un avocat?)
Les certificats de sécurités doivent être abolis immédiatement. Ils sont un mécanisme de plus contribuant à la criminalisation de la dissidence et contribuent à la fascisation de l’État canadien. Ils sont un retour à l’obscurantisme moyenâgeux et nient la définition moderne des droits selon laquelle chaque personne possède des droits du simple fait qu’elle soit un être humain. La situation est devenue très dangereuse puisqu’un simple décret de l’État peut déposséder une personne de tous ses droits. Les droits deviennent des privilèges que le gouvernement accorde à ceux qu’il juge être de « bons canadiens » représentant « les valeurs canadienne ». L’application des certificats de sécurité constitue une attaque contre l’ensemble du corps politique canadien. De telles attaques ne doivent pas passer et nous devons lutter pour la reconnaissance des droits de tous!
Quelle est votre position concernant le refus du Canada à appuyer la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
Le Canada à une vieille et peu reluisante tradition de non respect de ses traités et engagements signés. L’essentiel est de rompre avec le colonialisme de l’État canadien, colonialisme directement hérité des bâtisseurs d’empires du XIXe siècle.
Dans ma circonscription de Pontiac, l’attitude du gouvernement Harper envers les Algonquins du Lac Barrière illustre parfaitement le colonialisme de l’État et sa tradition de non respect des ententes signées. En 1991, les gouvernements fédérale et provinciale signaient avec le Lac Barrière une entente trilatérale. 17 ans plus tard, cette entente n’est toujours pas respectée! Les Algonquins du Lac Barrière exigent du Gouvernement du Canada qu’il respecte les ententes signées avec le Lac Barrière, y compris l’entente tripartite de 1991, le Mémoire d’entente mutuelle et les dispositions spéciales, auxquelles il a mis fin illégalement. Le respect de ces ententes permettrait à la Communauté de participer à la gestion des ressources de son territoire et contribuerait à solutionner les problèmes économiques qui y sont criants. L’exploitation du territoire ancestrale des habitants du Lac Barrière permet à l’État et aux corporations de retirer 100 millions de dollars annuellement, sans que la communauté ne touche un sous!
Fidèle à ses pratiques coloniales héritées du XIXème siècle, le Gouvernement fédérale fait tout en son pouvoir pour éviter de respecter ses ententes et maintenir le statu quo colonial. Depuis son arrivé comme député du Pontiac et membre du gouvernement, le député conservateur sortant du Pontiac, ministre des transports et lieutenant de son chef Steven Harper au Québec, Lawrence Cannon, refuse de faire quoi que ce soit pour exiger de son gouvernement qu’il réponde rapidement aux demandes du Lac Barrière. En juin dernier, certains membres de la Communauté du Lac Barrière exigeaient de lui qu’il le fasse. La réponse fut l’arrestation de six d’entre eux, dont un mineur. Maintenant, Cannon demande à la Communauté du Lac Barrière d’attendre après les élections!
Il est impératif d’en finir avec les pratiques coloniales de l’État fédérale qui trouve leurs assises dans la vielle constitution désuète qui enchâsse ce colonialisme. Nous devons, une fois pour toute, proclamer une constitution moderne qui reconnaisse les droits ancestraux des Premières Nations.
Questions d'Action santé Outaouais
En tant que candidatE, croyez-vous qu’il existe encore un déséquilibre fiscal entre le Québec et le fédéral? Si non, expliquez pourquoi et si oui, comment comptez-vous remédier à ce problème?
Il existe bel et bien un déséquilibre fiscal entre les provinces et l’État fédérale, mais le déséquilibre est plus que fiscal, il est également politique et constitutionnel. Cette vieille constitution désuète et l’ensemble du système politique canadien sert à maintenir en place un autre déséquilibre fiscale, soit celui entre les riches et les monopoles d’une part, et les travailleurs d’autre part. Ce déséquilibre économique se voit clairement dans la fiscalité. Par exemple, en 2003, la part du financement de l’État québécois provenant des travailleurs était de 88%, alors que les entreprises contribuaient à seulement 12% du budget total. Au Québec, en 2002, alors que les compagnies œuvrant sur le territoire versaient au total 3 milliards de dollars à l’État, elles en recevaient 4,2 milliards en aide de toute sorte. Ainsi, pour 1$ versé par les entreprises à l’État québécois, ce dernier leur en redonne 1,39$. La fiscalité québécoise fait en sorte que les entreprises qui œuvrent sur sont territoire récupèrent 1,2 milliards de dollars qu’elles ont versés en salaire. De leur côté, les salariés ont versé à l’État québécois un total de 16,5 milliards de dollars, pour n’en recevoir que 8,4, soit un « rendement » de 0,51$ reçut pour 1$ versé!
Il existe bel et bien un déséquilibre qui est à l’origine d’un sous financement chronique des soins de santé. Ce déséquilibre est fiscale certes, mais également économique et politique et trouve ses assises dans un déséquilibre constitutionnel. Les soins de santé sont sous financés, mais ce n’est pas par manque de ressources. C’est pourquoi les candidats du PMLC défendent le programme pro social Arrêtez de payer les Riches! Investissez dans les programmes sociaux! On doit en finir avec le droit de monopole qui permet la braderie des ressources de la nation et cause un sous financement des services publics.
La Loi canadienne sur la santé adoptée en 1984, fait du maintien par les provinces de l'accès universel et gratuit aux soins santé une condition obligatoire des transferts fédéraux vers les provinces dans le domaine de la santé. Ses dispositions exigent de plus que ces soins soient dispensés par les administrations publiques. De nombreuses voix s'élèvent ces jours-ci pour sa révision en faveur d'une plus grande place au privé, dont celles des docteurs Brian Day et Robert Ouellet, respectivement ex et actuel présidents de l'Association médicale canadienne (AMC).
Croyez-vous qu’une telle révision de la Loi canadienne sur la santé en faveur d’une plus large part du secteur privé soit souhaitable?
Une plus grande place du secteur privé en santé n’est souhaitable d’aucune façon. Il revient à l’État de garantir le droit à l’accès à des soins de santé de qualité. Ce droit est inaliénable, comme tous les droits, et on ne peut y opposer le droit de monopole à faire du profit!
Croyez-vous qu’il existe un lien entre la privatisation accrue du système de santé québécois depuis quelques années et le déséquilibre fiscal au Canada ?
Bien entendu, de la même façon qu’il existe un lien entre le sous financement pour désorganiser les soins de santé et la volonté d’offrir aux monopoles de nouvelles possibilités de s’enrichir au détriment des réclamations légitimes des travailleurs.