10/07/2008

Réponses de Pierre Ducasse









Questions du Regroupement Outaouais contre la guerre



Quelle est votre position sur le rapatriement d’Omar Khadr?

Depuis longtemps, le NPD fédéral est d’avis qu’Omar Khadr devrait être considéré comme un enfant-soldat, conformément au Protocole facultatif des Nations Unies à la Convention relative aux droits de l’enfant.

Nous avons demandé à maintes reprises pourquoi le gouvernement Harper refusait de ramener ce jeune homme au pays. Le 11 mars 2008, le porte-parole du NPD en matière de droits de la personne, Wayne Marston, a présenté devant le Sous-comité des droits internationaux de la personne une motion visant à attirer l’attention sur la détention et la poursuite d’Omar Khadr. Cette motion avait pour but de forcer le gouvernement canadien à présenter une requête au gouvernement américain pour demander le rapatriement du jeune Khadr.

Nous n’avons jamais cessé de réclamer le retour de M. Khadr au Canada. Le 14 juin 2007, des élus, anciens et actuels, neuf organisations non gouvernementales canadiennes, plus de 110 universitaires et avocats de partout au Canada ainsi que Jack Layton ont signé une lettre adressée au premier ministre Harper pour demander au gouvernement canadien de ramener Omar Khadr au Canada sans tarder.

Nous estimons que cette situation a été mal gérée dès le début et qu’une résolution s’impose depuis longtemps. Un gouvernement du NPD rectifierait la situation.



Quelle est votre position sur le retrait des soldats canadiens d’Afghanistan? (Quand devrait-il se faire? Quelles sont les conditions de ce retrait? Combien de temps cela prend-il pour opérer un tel retrait?)

Jack Layton et le NPD s’engagent à retirer toutes les Forces canadiennes de la mission de combat en Afghanistan, en donnant un préavis raisonnable et en consultant nos alliés.

Nous veillerons à ce que le Canada respecte sa promesse de fournir de l’aide humanitaire et de l’aide au développement en vertu du Pacte pour l’Afghanistan.

Nous veillerons à ce que les femmes et les groupes de défense des droits en Afghanistan puissent accéder aux fonds canadiens destinés au développement, et lutter efficacement contre la corruption à tous les ordres de gouvernement.

Nous veillerons à ce que les Nations Unies, non pas l’OTAN ni les États-Unis, deviennent l’organisation chargée de la sécurité et de l’aide au développement en Afghanistan.

Nous explorerons et ferons la promotion d’occasions de négocier pour la paix aux niveaux national, régional et international, conformément aux suggestions du président de l’Afghanistan et des experts en matière de sécurité.



Quelle est votre position sur les certificats de sécurité? (Pensez-vous que la sécurité nationale du Canada requière l’élimination des principes de base de la justice, tels le droit à un procès ouvert avec preuve à l'appui et surtout la possibilité d'être dûment représenté par un avocat?)

Un gouvernement du NPD révoquera l’utilisation des certificats de sécurité, à cause desquels des personnes ont été emprisonnées sans application régulière de la loi sous les gouvernements libéraux et conservateurs.

Le NPD considère qu’il est absolument inacceptable d’éliminer les principes de base de la justice, inscrits dans la Charte canadienne des droits de la personne.



Quelle est votre position concernant le refus du Canada à appuyer la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones?

Un gouvernement du NPD ratifiera immédiatement la Déclaration onusienne sur les droits des peuples autochtones. Nous annulerons le refus des gouvernements conservateurs et libéraux de signer la déclaration. Nous veillerons à ce que les dispositions qui y sont prévues soient respectées au Canada et inscrites dans la législation canadienne.



Questions d'Action santé Outaouais



En tant que candidatE, croyez-vous qu’il existe encore un déséquilibre fiscal entre le Québec et le fédéral? Si non, expliquez pourquoi et si oui, comment comptez-vous remédier à ce problème?


Le déséquilibre fiscal a été réglé seulement en partie par les conservateurs, et de la mauvaise manière. La raison pour laquelle le déséquilibre fiscal est tombé en dehors du radar récemment, c'est essentiellement à cause de deux facteurs : 1) le gouvernement fédéral a tellement donné de réductions d'impôts aux riches et aux corporations que le gouvernement fédéral a beaucoup moins de revenus fiscaux ; 2) le gouvernement Charest a fait lui aussi des coupures d'impôts plutôt que de réinvestir dans les services.

Comme parti social-démocrate, nous privilégions l'investissement dans les services publics et les transferts aux provinces longtemps avant les coupures d'impôts (comme l'ont fait les gouvernements libéraux et conservateurs précédents). Je considère que l'objectif de 25% de financement fédéral pour la santé est toujours le bon.




La Loi canadienne sur la santé adoptée en 1984, fait du maintien par les provinces de l'accès universel et gratuit aux soins santé une condition obligatoire des transferts fédéraux vers les provinces dans le domaine de la santé. Ses dispositions exigent de plus que ces soins soient dispensés par les administrations publiques. De nombreuses voix s'élèvent ces jours-ci pour sa révision en faveur d'une plus grande place au privé, dont celles des docteurs Brian Day et Robert Ouellet, respectivement ex et actuel présidents de l'Association médicale canadienne (AMC).

Croyez-vous qu’une telle révision de la Loi canadienne sur la santé en faveur d’une plus large part du secteur privé soit souhaitable?

Absolument pas. Si jamais on devait rouvrir la Loi canadienne sur la santé, ce devrait être pour venir renforcer les provisions contre la privatisation.

La privatisation, présentée en panacée par certains, va accroître la crise dans le secteur public. Le NPD est le parti qui, en Saskatchewan, a instauré la première assurance-maladie au Canada. Nous sommes les plus crédibles sur la question. Les conservateurs sont idéologiquement pour plus de privatisation. Les libéraux, quand ils étaient au pouvoir, ont été laxistes. Le Bloc n'est pas favorable à l'intervention du fédéral dans ce domaine.

Dans la Déclaration de Sherbrooke, nous affirmons vouloir respecter les juridictions provinciales. Cependant, le maintien de la santé dans le système public n'est pas négociable.





Croyez-vous qu’il existe un lien entre la privatisation accrue du système de santé québécois depuis quelques années et le déséquilibre fiscal au Canada ?

Tous les gouvernements de droite précédents ont, volontairement, sapé leur propre capacité fiscale. C'est là le problème. Présentement, le sous-financement de la santé (tant fédéral que provincial) ouvre la porte à ceux qui veulent, faussement, prétendre que le privé est la solution. Au contraire, il faut investir dans notre système public, universel. Il faut innover, mais au sein du système public.