10/07/2008

Réponses de Richard Nadeau









Questions du Regroupement Outaouais contre la guerre



Quelle est votre position sur le rapatriement d’Omar Khadr?

Soyez assuré que nous sommes en faveur du rapatriement d’Omar Kadhr au Canada.

Omar Khadr n’avait que 15 ans au moment de son arrestation alors qu’il est reconnu, en droit international, que la détention des mineurs doit être une mesure de dernier ressort, qu’elle doit être la plus courte possible, et que leur cas doit être tranché le plus rapidement possible. Il est inadmissible que le Canada, qui a pourtant ratifié le protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant en ce qui concerne l’implication d’enfants dans les conflits armés, n’ait pas encore levé le petit doigt pour le rapatrier. Tous les pays à l’exception du Canada ont rapatrié leurs ressortissants respectifs emprisonnés à Guantanamo. Le gouvernement canadien doit enfin se décider à agir afin qu’Omar Khadr soit jugé ici et qu’il ait droit à un traitement qui respecte la dignité humaine.

D’ailleurs, le 19 mai 2008, le Bloc Québécois a lancé une pétition en faveur du rapatriement d’Omar Khadr afin qu’il soit remis à la justice canadienne immédiatement.




Quelle est votre position sur le retrait des soldats canadiens d’Afghanistan? (Quand devrait-il se faire? Quelles sont les conditions de ce retrait? Combien de temps cela prend-il pour opérer un tel retrait?)

Pour le Bloc Québécois, le Canada doit se retirer des zones de combats après la fin de la présente mission, en février 2009. Le Canada a fait sa part.

D’ici là, il faut clarifier l’objectif de l’intervention tant canadienne qu’internationale : elle doit avant tout contribuer à sortir le peuple afghan de l’extrême pauvreté, à la mise en place d’institutions démocratiques et à la reconstruction d’un État afghan viable. L’action militaire de la communauté internationale doit servir à supporter cet objectif. En ce sens, le Canada et la communauté internationale doivent s’investir dans le développement de l’Afghanistan. Si le Canada remplissait sa promesse d’atteindre l’objectif de 0,7 % du PNB consacré à l’aide internationale d’ici 2015, il pourrait se dégager une marge de manœuvre financière pour investir davantage dans ce pays; or, il est présentement à 0,28%.

Aussi, des efforts diplomatiques doivent être faits. La communauté internationale ne pourra pas atteindre son objectif que par une stratégie militaire, aussi nécessaire soit-elle. Il faut d’abord intervenir diplomatique auprès du Pakistan pour qu’il aide à rendre la frontière moins poreuse. Aussi, il faut aider le gouvernement Afghan à trouver un terrain d’entente avec les insurgés.

La présente stratégie de lutte contre la culture du pavot est inefficace. Il faut examiner sérieusement une stratégie en trois étapes :
  • Continuer et intensifier la répression contre les narcotrafiquants;

  • Financer et mettre sur pied des programmes de cultures alternatives et construire des infrastructures permettant leur mise en marché;

  • Pour une période transitoire, acheter la récolte de pavot directement des paysans pour une utilisation médicale (codéine, morphine, diamorphine).
Finalement, le Canada doit s’assurer que la Convention de Genève soit respectée quant au traitement des détenus. Cela veut dire que s’il sait qu’ils seront torturés par les autorités afghanes, il a le devoir de suspendre le transfert des prisonniers.




Quelle est votre position sur les certificats de sécurité? (Pensez-vous que la sécurité nationale du Canada requière l’élimination des principes de base de la justice, tels le droit à un procès ouvert avec preuve à l'appui et surtout la possibilité d'être dûment représenté par un avocat?)

Le Bloc Québécois dénonce depuis longtemps les lacunes importantes des certificats de sécurité.

Notre position a été largement confirmée par la Cour Suprême dans l’arrêt Charkaoui : le 23 février 2007, par un jugement unanime, la Cour Suprême confirmait qu’avec les certificats de sécurité, le gouvernement était allé trop loin dans sa dérive sécuritaire.

À la lumière de cette décision, le Bloc Québécois considérait qu’il fallait revoir en profondeur le mécanisme des certificats de sécurité pour rétablir l’équilibre entre ces deux moyens nécessaires à la protection de la populations que sont le respect des droits fondamentaux et les pouvoirs policiers.

Une société démocratique ne peut se permettre de succomber à la tentation de laisser la crainte du terrorisme conduire à nier les droits qui constituent son assise et sa raison d’être.

Or, le projet de loi C-3 déposé par les conservateurs le 22 octobre 2007 pour répondre au jugement de la Cour suprême n’éliminait pas l’ensemble des failles des certificats de sécurité, notamment au niveau du fardeau de la preuve et du droit d’appel.

Soucieux de corriger pour de bon les importantes lacunes des certificats de sécurité, le Bloc Québécois a proposé une série d’amendements cruciaux lors de l’étude en Comité. Ceux-ci ont cependant été rejetés, avec pour conséquence que le projet de loi comportait toujours des problèmes très sérieux reliés à la protection des droits et libertés de la personne. Conséquemment, le Bloc Québécois a refusé de cautionner ces lacunes sévères et s’est opposé à l’adoption du projet de loi C-3.



Quelle est votre position concernant le refus du Canada à appuyer la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones

Le Bloc Québécois comprend que le projet de Déclaration est un texte de compromis entre les États membres et les Autochtones, mais c’est un compromis acceptable et nous estimons qu’il doit être appuyé. Le Québec compte déjà plusieurs ententes positives avec les nations autochtones et il a tout à gagner d’une telle adoption. Le Bloc Québécois a été le premier parti à avoir donné un appui clair à ce projet de déclaration.


Questions d'Action santé Outaouais


En tant que candidatE, croyez-vous qu’il existe encore un déséquilibre fiscal entre le Québec et le fédéral? Si non, expliquez pourquoi et si oui, comment comptez-vous remédier à ce problème?


Le Bloc Québécois a longtemps été le seul parti à porter ce dossier. Le Bloc Québécois propose une démarche en quatre points pour le régler;
  • premièrement, répondre aux urgences en ramenant les transferts fédéraux à un niveau décent. De ce côté-là, beaucoup de progrès ont été réalisés lors du budget 2007-2008, mais le dossier n’est pas clos, les transferts pour l’éducation postsecondaire demeurant beaucoup trop bas, et il n’est surtout pas réglé d’une manière permanente; A l’échelle canadienne, cela représente 3,5 milliards de dollars soit 820 millions pour le Québec.

  • deuxièmement, transférer au Québec des sources de revenus qui permettront aux Québécois de financer eux-mêmes leurs propres services gouvernementaux à même leurs propres impôts et sans avoir à demander la permission à Stephen Harper pour faire leurs propres choix. C’est ce qu’on appelle un transfert de champ fiscal. En terme technique, il s’agit de revenus autonomes pour le Québec.

  • troisièmement, mettre fin au pouvoir fédéral de dépenser ou, à tout le moins, l’abolir chez nous en octroyant au Québec le droit de se retirer sans condition de tout programme fédéral dans des domaines devant relever des provinces, avec pleine compensation sous forme de revenus autonomes;

  • finalement, mettre fin à l’explosion des dépenses fédérales de fonctionnement pour faire en sorte qu’Ottawa limite ses impôts à ce qui est nécessaire à l’exercice de ses propres responsabilités, sans gaspillage.

La Loi canadienne sur la santé adoptée en 1984, fait du maintien par les provinces de l'accès universel et gratuit aux soins santé une condition obligatoire des transferts fédéraux vers les provinces dans le domaine de la santé. Ses dispositions exigent de plus que ces soins soient dispensés par les administrations publiques. De nombreuses voix s'élèvent ces jours-ci pour sa révision en faveur d'une plus grande place au privé, dont celles des docteurs Brian Day et Robert Ouellet, respectivement ex et actuel présidents de l'Association médicale canadienne (AMC).

Croyez-vous qu’une telle révision de la Loi canadienne sur la santé en faveur d’une plus large part du secteur privé soit souhaitable?

Le Bloc Québécois est préoccupé par les enjeux liés à la santé et aux services sociaux, dont celui d’améliorer la qualité des soins afin que les Québécois et les Québécoises puissent bénéficier de services adéquats dans des délais raisonnables.

Toutefois, la santé et les services sociaux sont des domaines de compétence qui relèvent exclusivement du Québec et des provinces et à ce titre, le Bloc Québécois juge que le Québec et les provinces sont les mieux à même de mettre sur pied des systèmes de soins de santé qui répondent adéquatement aux besoins de leur population respective selon les modalités qu’ils déterminent et ce, sans conditions de la part du gouvernement fédéral.

Ceci étant dit, le Bloc Québécois adhère aux principes sur lesquels le système de santé et de services sociaux du Québec est fondé : notamment l’accessibilité, l’universalité, le financement public et l’équité. La question est de voir comment gérer au mieux le système de santé à la lumière de nos principes et du mieux être de la population et ce débat doit être exclusivement québécois.


Croyez-vous qu’il existe un lien entre la privatisation accrue du système de santé québécois depuis quelques années et le déséquilibre fiscal au Canada ?

Le Bloc Québécois croit que les coupures des transferts fédéraux en santé, en éducation et en services sociaux ont effectué des pressions majeures sur tout le système québécois. Tout dernièrement, les libéraux affirmaient avoir remboursé plus de 75 milliards de dollars sur la dette nationale entre 1993 et 2005. Les transferts aux provinces ont écopé pour le remboursement de la dette au détriment de notre système d’éducation et de la santé des québécois.